Alexis Lapointe est né à La Malbaie en 1860. Il avait 13 frères et sœurs. Ni fou ni génie, c’était un petit garçon turbulent mais qui savait rendre service.
Dès son jeune âge, il a développé un goût pour les chevaux. Il adorait faire des courses avec les autres enfants. Avant de courir, il se fouettait les jambes en criant: «Hue ! Hue !»
Quand il a été un homme, il est devenu constructeur de four à pains. Et il continuait ses prouesses. Il fallait le voir quand il se fouettait les jambes avant de piétiner la glaise de ses fours à pain ; le soir, il parcourait les veillées pour danser et il rendait même service en allant chercher le courrier dans un dépôt à trente kilomètres du village.
Un jour, il se trouvait au quai de La Malbaie avec son père qui attendait le bateau pour Bagotville. Le bateau quittait le quai à onze heures et arrivait à Bagotville à vingt-trois heures. Alexis voulait embarquer avec son père qui lui, ne voulait pas l’emmener. Alors Alexis lui a dit: «Quand vous arriverez à Bagotville, je vous attendrai sur le quai.»
Et bien lorsque le bateau est arrivé à Bagotville, qui est-ce qui attendait sur le quai? Alexis en personne ! Il avait couru la distance de 146 kilomètres en moins de douze heures !
On se demande encore d’où lui venait cette extraordinaire facilité pour courir. C’est vrai qu’il s’entraînait sans cesse en sautant, en dansant et en pirouettant. Mais le secret d’Alexis Lapointe, c’est qu’il se prenait vraiment pour un cheval...
Quand on lui lançait un défi à la course, il répondait: «Tu peux pas courir plus vite que Poppé !». Poppé, le cheval du nord, c’était lui